Paroles

Je proteste

On lui a confié la cité,
On lui en a donné les clés.
Et le saint homme a essayé 
D’éradiquer la liberté.
Il a interdit les danseurs.
Il a interdit les noceurs.
Il a recouvert de drap noir
Les bouts de peau, les bouts d’espoir.
Et pourtant dans cette cité,
On a voulu le remercier,
Lui et puis tous ses héritiers,
Contre le mur bien alignés,
On ne les a pas fusillés,
On les a immortalisés.
Mais oui, elle est belle votre statue,
Mais les pigeons s’oublient dessus.

Je proteste
Devant les flammes du bûcher 
Je proteste
Devant chaque femme noyée
Je proteste
Pour toutes les sorcières inventées
Je proteste
Pour tous les hommes suppliciés

On veut honorer le tyran
Qui condamnait les hérétiques.
Aujourd’hui, après 500 ans,
On loue encore le fanatique.
Au nom de quoi, au nom de qui,
Va-t-on fêter le grand malade ?
Peuple genevois je vous en prie,
Dites-moi que c’est une mascarade !
Vous les métisses, vous les enfants
De la cité aux mille parfums,
Ne croyez-vous pas qu’il est temps
D’abattre notre mur de Berlin ?

Je proteste
Devant le jubilé débile.
Je proteste 
Devant l’anniversaire du crime.
Je proteste
Devant cette simagrée de gloire. 
Je proteste
Pour le respect de mon histoire.

Toi le faux père de ma cité,
Toi le gardien austère et fier,
Sache que ton enfant t’a renié,
Non, tu n’seras jamais mon père.
Tes folles croyances sont toutes grises,
Et j’y cherche en vain la lumière.
Tu vois, mon cœur c’est mon église.
Dans mon chant je mets ma prière.
Je prie pour que les dieux pardonnent
Toutes leurs conneries aux hommes.
Je prie pour qu’un jour mon enfant
Ne joue pas à l’ombre du titan,
Qu’il ne me dise pas maman :
C’est qui l’monsieur à l’air méchant ?

Je proteste
Devant les flammes du bûcher.
Je proteste
Pour la liberté de pensée.
Je proteste 
Devant cette simagrée de gloire. 
Je proteste
Pour le respect de mon histoire.

Mais oui, elle est belle votre statue,
Mais les pigeons s’oublient dessus.

Paroles de "Je proteste" par Nejda
Paroles : Nejda, Musique : Nejda, © Suisa 2009